Dans le sillage des premières croisades
Parmi les illustres enfants de la ville figure Geoffroy ou Godefroy de Saint-Omer. Fils du
châtelain
de la ville, il part pour la première
Croisade
en compagnie de son père Guillaume Ier et de son frère Hugues mais aussi Godefroy de Bouillon. Avec Hugues de Payns, un chevalier de Champagne, il va fonder en 1119 le 1er ordre militaire religieux. C’est l’
ordre du Temple
, bien plus connu sous le nom de Templiers ! Ces chevaliers partaient en croisade dans le but de défendre le tombeau du Christ. Il est probable qu’ils soient revenus avec une relique de ce tombeau et qu’elle ait servi à fonder cette église. En France, seules sept églises lui sont dédié. Un des
vitraux
de l’église (du 19e siècle) rappelle d’ailleurs la fondation des Templiers.
Une église halle médiévale
L’église est citée dès 1123 dans une bulle, une charte émise par le pape. L’édifice actuel est une
église-halle
très courante en Flandre. La
nef
centrale s’ouvre à l’est sur un
chœur
qui se termine par un mur à 7 pans. A l’ouest elle porte une grande tour. Les nefs latérales sont closes à leurs extrémités par un mur plat percé de
baies
. La construction de l’église débute dans la première moitié du 13e siècle par la nef. Elle se poursuit au siècle suivant par le chœur. Enfin la tour est érigée fin 14e-début 15e siècle. Des
chapelles latérales
en brique sont rajoutées au 15e siècle. Elles accueillaient des autels de
corporations
de métiers comme celui des cordonniers. Car l’activité du cuir se concentrait dans ce quartier proche de la rivière des tanneurs. Le tableau de leur autel, un
retable
du 15e siècle (du latin rétro tabula = derrière la table) est conservé au musée. Il s’agit du martyr de leur saints patrons Crépin et Crépinien.
Un destin mouvementé
A la Révolution, l’église devient pendant quelques années la cathédrale de Saint-Omer. Puis elle est transformée en
temple de la raison
! Pour être ensuite rendue au culte, des travaux d’aménagement intérieur seront nécessaires tout au long du 19e siècle. Les vitraux réalisés par les ateliers Lusson sont remarquables. Certains ont été dessinés par Steinheil qui a travaillé sur la Sainte-Chapelle à Paris. Un autre a même été présenté à l’Exposition universelle de Paris en 1867 avant d’être installé.