Un milieu unique
Vu du ciel, il dessine un croissant correspondant au versant de la vallée de l’Aa et au plateau qui la surmonte depuis Helfaut jusque Racquinghem. Soit une courbe de 10km de long sur un à deux de large qui sépare les vallées de la Lys et de l’Aa qu’il surplombe. La composition des sols (calcaire à la base du plateau et acide au sommet), le relief, la présence des eaux souterraines sont très diverses et complexes sur cet espace relativement petit. L'ensemble de ces conditions sont à l'origine d'une végétation variée avec des bois, des pelouses, des landes tout à fait remarquables et uniques au Nord de Paris.
Une biodiversité riche
Le plateau des landes a été désigné Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) dès les années 80 et Réserve Naturelle volontaire puis Régionale en 2009. On y recense près de 500 espèces de plantes et 450 de champignons. Des mares et des étangs accueillent une végétation aquatique spécifique comme le Potamot. L'ensemble de cette mosaïque de milieux associée à la présence de bunkers constitue un habitat de choix pour des espèces animales rares ou menacées. On trouve ainsi des chauves-souris dont le Murin de marais (considéré comme la chauve-souris la plus rare de France), une centaine d’espèces d’oiseaux dont 30 sont menacées comme la linotte mélodieuse, 13 espèces d’amphibiens et de reptiles dont la rainette arboricole et le triton crêté et près de 500 espèces d’insectes dont cinq espèces rares de papillons et trois de libellules menacées.
Des sites variés
D'Ouest en Est, les landes offre des paysages variés. Sur les communes d'Helfaut et de Wizerne, on distingue clairement les deux visages de la réserve Naturelle Régionale. A la base du plateau, c'est la craie qui domine avec une les plantes qui y sont associées comme l'orchis moucheron. C'est sous cette craie qu'est née La coupole. La présence de ce Blockhaus a engendré des bombardements intensifs à l'origine de nombreuses mares et dépressions sur ce site. A Blendecques, depuis l'abandon du pastoralisme (pâturage itinérant), le plateau s'est progressivement recouvert de bouleaux. Il ne restait plus que quelques reliques de landes à bruyères perdues entre les mares et les arbres. Les travaux et la gestion entrepris pas Eden 62 permettent de restaurer cette lande et redécouvrir ces paysages et cette flore jadis très présente. Un peu plus à l'Est, sur la commune d'Heuringhem, au lieu-dit « le bibrou », s'étendent des prairies herbeuses ponctuées d'ajoncs d'Europe. Cette plante dont les fleurs diffusent chaque printemps des parfums de noix de coco recouvrirait rapidement cette prairie sans l'action des ruminants (chevaux et vaches) présents ici une grande partie de l'année. C'est enfin sur Racquinghem et Wardrecques que l'on trouve le secteur le plus boisé. Certaines clairières accueillent néanmoins le genet anglais, une plante épineuse discrète protégée dans notre région.
Un promontoire stratégique
La position stratégique du plateau des Landes de Blendecques à Heuringhem, belvédère sur l'Aa et l'Audomarois en a fait de longue date un site stratégique pour les armées françaises qui s'y cantonnaient et y réalisaient des exercices militaires. La Colonne du Duc d'Orléans est un témoignage de cette période où plusieurs milliers de soldats stationnaient à cet endroit. La vue reste impressionnante pour qui sait trouver les bons angles sur la vallée de l'Aa et Saint-Omer. Au titre des espaces naturels sensibles, la globalité du plateau des landes est gérée et valorisé par le Département au travers de son syndicat mixte Eden62.