L’une des plus belles gares de la région
La première gare de Saint-Omer est édifiée en 1848. Les installations, très modestes, sont implantées entre la porte de Lyzel et la porte du Haut-Pont, à l’extérieur des remparts de la ville.
Dès les années 1860, les édiles commencent à envisager une nouvelle gare, rendue nécessaire par l’augmentation du trafic. Elle s’étendrait sur les terrains laissés libres par le démantèlement des fortifications. En 1900, les plans sont confiés à l’architecte Clément Ligny. La nouvelle gare est inaugurée en 1904. Sa monumentalité s’explique par l’influence de deux hommes politiques importants de Saint-Omer, le Député Mr Ribot et le Sénateur-Maire Mr Ringot.
L’édifice présente une architecture néoclassique. Cette gare est conçue sur le modèle d’un château du XVIIe siècle : des pavillons qui s’organisent de façon symétrique autour du corps central, des toitures hautes, un jardin en façade,… Le vocabulaire architectural est issu du répertoire antique : triglyphes, frontons, pilastres,… Sur les deux côtés de la façade, des caducées en bas-relief reprennent l’attribut de Mercure, dieu romain des commerçants et des voyageurs.
Les matériaux nobles ont été privilégiés : pierre bleue de Soignies et pierre blanche de Creil, ardoise. A cette époque prévalent plutôt les architectures en fer et en verre. Cette gare fait donc figure d’exception, même si le verre est présent par de grandes verrières.
Un élément majeur de l’image et du développement de la ville
Le nouvel édifice est mis en scène par des aménagements urbains. On supprime le pont tournant de Lyzel pour élever un pont fixe juste en face de la gare. La rue de l’Arsenal est déviée pour créer une perspective vers le centre-ville. Des bâtiments de la caserne d’Esquerdes sont détruits pour faire un square. Cette gare est donc un lieu d’ostentation, qui doit témoigner de la richesse et de la modernité de la ville.
Elle est aussi un élément majeur de développement. Elle rend possible l’exportation à grande échelle des productions agricoles et maraîchères de l’Audomarois.
Par ailleurs, avec cette nouvelle gare arrivent de plus en plus nombreux des cheminots, qui s’établissent dans les quartiers alentours. Jusqu’alors, les faubourgs vivaient en autonomie par rapport à la ville. On observe désormais un brassage de la population. La langue française remplace peu à peu le flamand parlé dans les faubourgs… Ces quartiers s’ouvrent vers la ville.
De la Gare à la Station
En 1984, la gare de Saint-Omer est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
A partir de 2011, les extérieurs sont réaménagés en pôle gare. De nouveaux parkings à proximité sont créés, libérant le parvis pavé qui est restauré. Le site devient le point de départ du réseau de transport en commun Mouveo. Le projet est récompensé en 2013 par l’obtention du label « Territoire Innovant ». L’espace est doté d’un mobilier urbain connecté, de panneaux cinétiques,… Cet aménagement remet à l’honneur l’aspect multimodal présent à l’arrivée à Saint-Omer du chemin de fer, qui reliait les voies de terre et la voie d’eau.
Puis suite aux désordres architecturaux survenus en 2011, c’est l’édifice qui fait l’objet d’une mutation complète. Acquis par la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer en février 2016, il fait par la suite l’objet d’importants travaux. Ces derniers permettent la restauration des atouts patrimoniaux de l’édifice et sa reconversion en un tiers-lieu baptisé « la Station », dédié au numérique et aux nouvelles formes de travail.
Télécharger le focus sur la Station : https://www.aud-stomer.fr/shared/ressources/fichiers/brochure_la_station_web_zyfodubr.pdf