Accueil Les monuments historiques L’ascenseur à bateaux des Fontinettes
Arques est un point particulier sur le canal de Neuffossé. Pour franchir le dénivelé, à la fin du 19ème siècle, un ascenseur est construit. Son principe est celui d’Archimède ou d’une balance à 2 pistons. S’il est remplacé par une grande écluse, il reste un ouvrage unique en France.

Du canal à l'ascenseur

Depuis le Moyen-Age, l’Aa canalisée reliait Gravelines à Saint-Omer. De 1753 à 1774, est percé le canal de Neuffossé. Il assure la jonction avec Aire-sur-la-Lys à des fins défensives puis économiques via la liaison avec Lille dès 1825. Le tracé passe par Arques où, pour remonter le versant de la vallée de l’Aa, il faut franchir une pente de 13 mètres. On installa d’abord une série d’ glossaire écluses à 5 sas superposés. Mais la croissance du trafic provoqua des attentes de 5 à 6 jours soit 100 bateaux ! Pour y remédier, est décidée la construction d’une machine élévatoire. En 1878, une mission est envoyée pour découvrir celle d’Anderton en Angleterre, réalisée 3 ans plus tôt. On fit appel à son concepteur, l’ingénieur Edwin Clarck pour reproduire la même machine. Avec l’ingénieur Bertin, ils vont réaliser cet ouvrage de 1883 à 1887. Et l’année suivante, il est mis en service.

Une mécanique de précision

L’ascenseur se compose de 2 caissons métalliques (L=39,5m x l=5,6m x h=2,4m) qui accueillent chacun une péniche. L’une entre par le canal du haut, l’autre par le canal du bas. Chaque caisson repose sur un glossaire piston (15m de long, 2m de diamètre). Chaque piston est plongé dans un cylindre rempli d’eau sous pression. Ils sont reliés à leur base par un tuyau équipé d’une vanne. En faisant entrer plus d’eau dans le caisson haut, il devient plus lourd que le caisson bas. Il se met à descendre et pousse l’eau dans le cylindre. En ouvrant la vanne, l’eau passe dans le second cylindre, pousse le piston qui fait monter l’autre caisson. Les caissons sont guidés en leur centre par les 3 tours en brique et pierre. En haut de la tour centrale se trouve la cabine de commandement. A l’extrémité des caissons, des portiques en métal permettent de fermer leurs portes et celles des canaux. Le caisson est rendu étanche par une poche en caoutchouc gonflée à l’air comprimé. Le mouvement de l’ascenseur se fait en 1h15. La manœuvre des péniches, très précise en 22mn avec une équipe spécialisée de 6 personnes.

De l'arrêt au renouveau

Mais en 1958, le canal est mis au grand gabarit car le tonnage des péniches s’accroît. Dans le même temps, une nouvelle écluse est construite. Elle suffit à rattraper le dénivelé et fait passer 8 péniches à l’heure. En 1967, l’ascenseur est arrêté et bloqué par du béton coulé dans les pistons. L’ascenseur à bateaux fait partie des grandes machines de l’ère industrielle en France. Classé Monument historique en 2014, il est en cours de restauration depuis janvier 2019. Cette dernière sera suivie de l’installation d’une péniche dans un des bacs de l’ascenseur. Elle fera office de centre d’interprétation de l’histoire du canal et de la batellerie.

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