Il occupe une position de carrefour. Sa mise en valeur qui s’est faite depuis le Moyen Âge se lit aussi dans le paysage. Espace d’une grande poésie, le marais possède des paysages variés, ses usages sont multiples. Il abrite une flore et une faune de très grande qualité et il est reconnu internationalement.

Un marais sans frontière

Réparti sur 15 communes, il couvre plus de 3726 hectares et compte près de 4000 propriétaires de 13 200 parcelles parcourues par 700km de voies d’eau... Il s'agit d'une cuvette tapissée d’argile de 2 à 3m d’altitude qui se trouve à la rencontre de trois espaces différents. A l’ouest il est bordé par les collines d’Artois, dont il accueille les eaux rapides des rivières comme l’Aa et à l’est par la Flandre. Les eaux du marais s’écoulent par le goulet de Watten au nord-ouest dans la plaine maritime flamande gagnée sur la mer au Moyen Âge. 

C’est à cette époque que débute la mise en valeur du marais par les habitants des communes, notamment ceux des faubourgs du Haut-Pont et de Lyzel à Saint-Omer, car le territoire de la ville s'étend sur près de 40% du marais. L’aménagement du marais est intimement lié à celui de la ville. Vers 1100, un premier canal qui longe la rive artésienne du marais est creusé depuis la ville (le port au lait battu) jusque Watten. Puis en 1165, un nouveau canal endigué, qui traverse le Haut-Pont, est percé. Favorisant l’écoulement des eaux, il permet la mise en valeur du marais haut autour de la ville entre 1165 et 1215 environ. Il se distingue par son lacis de canaux sinueux. Il faut ensuite attendre la fin du 18ème siècle et surtout le 19ème siècle pour que les terres basses soient mises en valeur par la technique des glossaire polders empruntée aux Néerlandais. Les casiers hydrauliques dans lesquels le niveau de l’eau est régulé grâce à la présence de digues et de moulins d'exhaure sont composés d’étroites bandes de terre, appelées « lègres », séparées entre elles par des fossés, « les watergangs ». Ils constituent un paysage très régulier particulièrement bien identifiable sur les vues aériennes.

Lieu d’une grande beauté entre eau, terre et ciel

Fruit de la nature du sol et de son histoire, il présente des paysages multiples. Les saisons, la lumière du ciel et les caprices du temps participent à ce renouvellement permanent. Il se montre aussi différent selon qu’on le parcours à pied, au ras de l’eau en bateau ou bien qu’on le survole. Tout aussi différents sont ses usages. Dernier marais glossaire maraîcher de France, c’est une terre de cocagne où chaque parcelle peut porter plusieurs récoltes. De nombreux canaux et étangs ou fraye le poisson attirent les pêcheurs. Ce territoire très diversifié a été doté de plusieurs statuts de protection et de gestion qui couvrent différents milieux naturels protégés dans lesquels on trouve une flore et une faune très riche. Le marais est aussi habité de façon permanente par l'homme et il attire de plus en plus de visiteurs à la belle saison.

Le marais est composé de milieux naturels divers : des glossaire roselières , des espaces à hautes herbes (les mégaphorbiaies), des bois tourbeux, des prairies humides, des fossés et rivières… Le tiers de la flore aquatique française et la moitié de celle de la région y est représentée. Au total, 400 espèces de plantes et 490 de champignons y ont été recensées. Ces milieux favorisent l’accueil d’une faune avec des espèces rares et protégées. On a dénombré plus de 230 espèces d’oiseaux parmi lesquels des espèces migratrices comme le Blongios nain, plus petit représentant des hérons en Europe. On trouve aussi 70 mollusques, 26 espèces de poissons... Ces inventaires, qui restent partiels, témoignent de la grande diversité du marais et de la responsabilité de chacun à œuvrer à la conservation de ce patrimoine commun.

Le marais a été inscrit en 2008 dans la convention internationale Ramsar

Cette convention internationale en faveur des zones humides dite « convention de Ramsar » est un traité intergouvernemental pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. En 2013, le marais audomarois a été désigné au titre du programme « Man and Biosphere » de l'UNESCO. Ces reconnaissances internationales permettent aussi d'imaginer une gestion durable pour assurer la préservation de ce territoire d’exception.

Le Parc naturel régional des Caps et marais d’Opale œuvre depuis plusieurs décennies à la protection, la connaissance et la mise en valeur du marais. Plus récemment, la Communauté d'Agglomération s'est associée pour œuvrer à la préservation, à la valorisation et à la reconnaissance de ce territoire d'exception

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